Vigilance choléra

Le nombre de cas de choléra continu de grimper à Mayotte. 78 cas de choléra ont été détectés depuis le 19 mars, d'après le dernier bilan de l'Agence Régionale de Santé. Face à l'épidémie, l'académie de Mayotte a mis en place des mesures sanitaires strictes dans les établissements.

Le nombre de cas de choléra continu de grimper à Mayotte. 78 cas de choléra ont été détectés depuis le 19 mars, d'après le dernier bilan de l'Agence Régionale de Santé. Face à cette crise qui touche le territoire, le rectorat a mis en place des mesures sanitaires dans tous les établissements de l'académie.

Transmission du choléra

Le vibrion cholérique est une bactérie très mobile, aux exigences nutritionnelles modestes dont l’homme essentiellement et, dans certains cas, l'environnement sont le réservoir. La maladie résulte de l’absorption par la bouche d’eau ou d’aliments contaminés. Une fois dans l’intestin, les vibrions sécrètent notamment la toxine cholérique, principale responsable de l’importante déshydratation qui caractérise l’infection : les pertes d’eau et d’électrolytes peuvent atteindre 15 litres par jour. L’homme joue à la fois le rôle de milieu de culture et de moyen de transport pour le vibrion cholérique. Les selles diarrhéiques libérées en grande quantité sont responsables de la propagation des bacilles dans l’environnement et de la transmission oro-fécale. De plus, la période d’incubation et le portage asymptomatique favorisent le transport des vibrions sur de plus ou moins longues distances.

La durée d'incubation du choléra est courte, de quelques heures à cinq jours.
Les principaux facteurs favorisants la transmission de l’infection sont le niveau socio-économique et les conditions de vies des populations. Les fortes concentrations de population associées à une hygiène défectueuse jouent un rôle important dans l’apparition et le développement d’une épidémie de choléra.

Symptômes et traitement

La plupart des personnes contaminées présentent peu ou pas de symptômes, bien qu’on puisse retrouver le bacille dans leurs selles pendant une à deux semaines. En cas de maladie, 80 à 90 % des épisodes sont bénins ou modérément sévères et il est alors difficile de les distinguer cliniquement d'autres types de diarrhées aiguës.
Moins de 20 % des malades développent l’ensemble des symptômes typiques du choléra, avec des symptômes de déshydratation modérée à sévère : violentes diarrhées abondantes en « eau de riz », vomissements, sans fièvre.
En l'absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50 % des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et les individus fragilisés.

Le choléra est une maladie facile à traiter. On peut guérir la majorité des sujets atteints en leur administrant rapidement des sels de réhydratation orale (SRO). Jusqu’à 6 litres de SRO peuvent être nécessaires pour traiter une déshydratation modérée chez un patient adulte le premier jour.
Les patients gravement déshydratés présentent un risque de choc et l’administration rapide de liquide par voie intraveineuse s’impose. Ces patients reçoivent également des antibiotiques
adaptés pour raccourcir la durée de la diarrhée, diminuer les quantités de liquide de réhydratation nécessaires et écourter la durée de l’excrétion des bacilles de V. cholerae dans leurs selles.

Mesures sanitaires dans l'académie de Mayotte

Nous devons tous être responsable afin de freiner la propagation et pouvoir doter les établissements et les écoles en produits d’entretiens et d’hygiène. Nous appelons évidemment à la responsabilité des familles pour qu’aucun enfant malade ne soit envoyé dans les écoles et établissements.

Avant même l’annonce du premier cas de choléra le rectorat avait commandé du gel hydroalcoolique (décembre 2023) afin de livrer l’ensemble des écoles et établissements du 1 er degré.

Dès l’annonce du premier cas à Mayotte, le rectorat a organisé une Visioconférence entre l’ARS et les chefs d’établissements ainsi que les infirmiers afin de pouvoir poser les questions et d'échanger sur les difficultés qu’ils ont pu identifier sur les différents protocoles mis en place.

Depuis, une communication régulière est faite en rappelant les protocoles ainsi que les gestes à avoir !

Recommandations sanitaires vigilance "Choléra"

Nous rappelons que la première mesure de lutte contre le choléra est l’hygiène.
Le lavage des mains est essentiel : Il consiste à laver à l’eau et au savon toutes les parties des mains pendant 30 secondes.
Le séchage doit être soigneux si possible en utilisant une serviette en papier jetable, ou sinon en laissant sécher ses mains à l’air libre. À défaut, l’utilisation d’une solution hydroalcoolique peut être envisagée. Elle se fait sous l’étroite surveillance d’un adulte à l’école primaire.

Une hygiène des mains doit être réalisée, a minima :

- A l’arrivée dans l’école ou l’établissement ;
- Avant et après chaque repas ;
- Avant et après les récréations ;
- Après être allé aux toilettes ;
- A l’arrivée et à la sortie de l’infirmerie
- Le soir avant de rentrer chez soi ou dès l’arrivée au domicile

Afin que les recommandations puissent être appliquées, des solutions hydroalcooliques et/ou du savon sont distribués dans les établissements et doivent être disposés dans toutes les zones stratégiques :

- Entrée de l’établissement
- Entrée du lieu de restauration, ou zone de distribution des collations
- Dans chaque salle de cours
- Les blocs sanitaires
- Les fontaines/ ou points d’eau
- Entrée de l’infirmerie

En plus du gel hydroalcoolique, l’ensemble des établissements et écoles du 1er degré a été livrés en kits individuels de protection en direction des agents d’entretien afin de se prémunir des risques de contagion lors du nettoyage.

Dans les établissements du second degré des surblouses, des surchaussures, et des gants ont été livrés. Ce matériel est accompagné par une vidéo tuto afin de montrer comment s’équiper et comment enlever ensuite la tenue en toute sécurité.

Nous sommes tous acteurs de la prévention. Toutes ces conditions d’hygiène et de prévention permettront de ne pas faire des écoles et des établissements de l'Académie des lieux de transmissions.

En cas de symptômes, appelez le 15 et faire immédiatement un signalement au médecin conseiller technique pour un suivi par nos services.