Les états généraux des droits de l'enfant

La jeunesse mahoraise a pour la première fois cette année l’opportunité de participer aux Etats généraux des Droits de l’enfant (EGDE), dispositif national annuel créé en 2006.

Soixante-dix jeunes collégiens et lycéens de Mtsamboro, Doujani, Passamainty, Dembeni, Petite terre et Chirongui, accompagnés par l’association Haki Za Wanatsa, membre du Conseil départemental d’accès aux droits (CDAD) et fondatrice du Collectif CIDE (Convention internationale des droits de l’enfant, 30 associations), ont répondu à l’appel du Conseil français des associations des Droits de l’enfant (COFRADE).
Ils ont pour la première fois cette année l’opportunité de participer aux Etats généraux des Droits de l’enfant (EGDE), dispositif national annuel créé en 2006.

Les six binômes représentants ont pu adresser ce samedi 27 mai au collège Ouvoimoja de Passamainty leurs propositions (art. 12 de la CIDE) pour aller vers une égalité réelle hommes-femmes/filles-garçons (thématique 2023, article 2 et 29 de la CIDE) devant un jury composé de la Directrice régionale aux Droits des femmes et à l'Égalité (DRDFE), de la Substitut du Procureur en charge des mineurs, du représentant du Recteur, de la représentante du Club Soroptimist de Mayotte et du directeur de la Compagnie artistique Kazyadance.

Beaucoup de thématiques ont été abordées, balayant les stéréotypes de genre aussi bien dans la sphère privée que publique, évoquant les violence physiques et mentales qui en découlent, largement documentés dans la précédente campagne #wamitoo 2021/22 (infos, outils et partenaires sur le site https://www.wamitoo.yt/ ) et deux éléments sont revenus dans chacune des interventions : l’éducation (familiale et scolaire) et l’application des lois.. dont certaines déjà en vigueur depuis plus de 20 ans !

Bien qu’il a été très difficile de les départager, c’est le binôme de Chirongui, composé de ALI Nasma et CHAMSIDINE Dhoulfikr qui a su tirer son épingle du jeu et précéder celui de Pamandzi, de quelques points à peine. Celui-ci a proposé entres autres de comptabiliser les heures effectives d’éducation à la vie affective et sexuelle dispensées auprès de chaque élève au cours de sa scolarité (pour atteindre le quota de 21h fixé par la loi de 2001), mais aussi de nommer dans chaque établissement des “référent(e)s égalité” sans oublier d’inclure dans chaque réflexion/action leurs parents (dont plusieurs étaient dans la salle) conscient(e)s, disent-ils, que “c’est la société toute entière qui doit pouvoir changer de mentalité sur ces questions, tant au niveau local qu’à l'échelle planétaire”.

Nasma et Dhoulfikr partiront en novembre à Paris pour représenter leurs camarades devant les responsables politiques à l'Assemblée nationale, mais c’est bel et bien l’ensemble des jeunes présents ce jour qui a gagné, comme le souligne la Conseillère départementale présidente de la mission locale qui leur a remis le prix, aux côté des représentantes de l’Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (ACFAV).
L’ensemble des jeunes pourra également participer à la semaine des Droits de l’enfant qui se tiendra au même moment à Mayotte, à l’initiative de la Convention nationale des associations de protection de l'enfance (CNAPE) et des Collectifs CIDE et Hifadhui Wanatsa.
Quant à l’ensemble des propositions qu’ils et elles ont pu formuler.. souhaitons leur de trouver un écho parmi les décisionnaires actuels !

 

Mise à jour : juin 2023